Résumés « Les faciès en Pays de la Loire et Morbihan »

1. LES FACIÈS CÉRAMIQUES EN PAYS DE LA LOIRE ET MORBIHAN

– Séverine LEMAÎTRE, Lola TRIN-LACOMBE, Patrick MAGUER : Les arrivages d’amphores dans les établissements ruraux antiques en Pays de la Loire (IIe s. av.-Ier s. apr. J.-C)
La communication a pour objectif d’essayer de caractériser les modalités d’approvisionnement en amphores des établissements ruraux laténiens dans la région des Pays de la Loire, correspondant aux territoires antiques nord-picton, namnète, andécave, diablinte et cénoman. À partir de données inédites et de celles disponibles dans la littérature archéologique, la présentation se fera essentiellement sous la forme de cartes de répartition des découvertes d’amphores.
Dans le cadre chronologique retenu, celles-ci sont essentiellement des productions d’origine italique. Certains sites, perdurant à l’époque impériale témoignent toutefois des premiers arrivages de Tarraconaise et des premières productions du Centre-Ouest.
Il s’agira de caractériser les faciès d’approvisionnement en termes typo-chronologiques et d’origine, et de les comparer avec ceux intervenus en contexte d’agglomération.

– Roland LE GUEVELLOU, Axel LEVILLAYER, Maxime MORTREAU, Sébastien THÉBAUD : Vers la définition de faciès céramiques en basse vallée de la Loire à la fin de l’âge du Fer (IIe s.-Ier s. av. n.è.)
Longtemps les Pays de la Loire, tout comme une grande partie du quart nord-ouest de la Gaule, ont fait figure de parent pauvre en termes de recherche sur la céramique du second âge du Fer. L’agrégation de territoires très différents, la rareté du mobilier associé ou l’absence de contexte stratifié de référence, ont concouru à cet état de fait. La multiplication des fouilles préventives ces vingt dernières années a augmenté de façon exponentielle le nombre de corpus disponibles, mais les premières synthèses collaboratives ne datent que de quelques années.
La présente communication se propose de prolonger cette dynamique collective en portant à connaissance les répertoires céramiques autour de la basse vallée de la Loire, soit les départements de Maine-et-Loire et de Loire-Atlantique, ainsi que quelques sites du nord de la Vendée. Elle vise, à travers une démarche typologique et cartographique, à cerner les identités matérielles qui se mettent en place dans cet espace avant et pendant la Conquête. Une réflexion est menée sur la place du fleuve dans la définition des faciès à l’échelle macro voire micro-régionale, mais celle-ci est également mise en regard des territoires des cités de la fin de l’âge du Fer.

– Lola TRIN-LACOMBE, Anne BOCQUET-LIÉNARD, Benjamin GEHRES, Mikael GUIAVARC’H, Baptiste PESQUET : Les productions de terra nigra dans le Centre-Ouest : essais de caractérisations chimiques et pétrographiques
La production de vaisselle en terra nigra est attestée sur l’ensemble du territoire parmi sept ateliers de potiers et supposée dans deux unités de productions. Les périodes de productions couvrent un large échelon chronologique en fonction des ateliers, compris entre LTD2b et la première moitié du IVe s.
Le programme mis en place combine et croise deux approches complémentaires : une caractérisation pétrographique qui permet d’identifier l’origine des gisements d’argiles utilisées pour la confection des vases et une caractérisation chimique qui apporte une signature chimique pour chaque production. La finalité étant de tenter de distinguer les productions de chaque atelier et d’apprécier leurs aires de diffusion par le biais d’analyses complémentaires de céramiques en terra nigra issues de contextes de consommation contemporains aux ateliers.

– Sébastien DARÉ, Isabelle BRUNIE, Dimitri SIMON avec la coll. de Lola TRIN-LACOMBE : La céramique à Vannes/Darioritum, chef-lieu de la cité des Vénètes, de la fin du Ier s. av. jusqu’au IIe s. apr. J.-C.
consommation de vaisselle céramique à Vannes durant les deux siècles qui suivent la création de la ville. Elle s’inscrit dans le cadre du PCR sur la céramique entre Loire et littoral (Pays de la Loire et Morbihan). Une vingtaine de contextes, issus de douze opérations menées par le Céram (Centre d’études et de recherches archéologiques du Morbihan, association), l’Afan/Inrap et la société Éveha, a été sélectionnée. La qualité de l’information archéologique et chrono-stratigraphique ainsi que la richesse des lots céramiques ont été déterminantes dans le choix. La quantification des données a largement bénéficié du catalogue de formes très complet dressé par I. Brunie dans sa thèse. Cette nomenclature facilite les comparaisons avec les autres chefs-lieux traités dans le PCR ou de la péninsule armoricaine. Quatre horizons sont définis avec un pas de 30 à 50 ans. Ils mettent en lumière les changements dans le faciès et dans les approvisionnements. On s’attachera en particulier à mesurer la part des céramiques importées d’Aquitaine et des produits en provenance de la vallée de la Loire. Il s’agira de préciser, sur la période considérée, les proportions de ces céramiques pour établir la courbe de leur représentation à Vannes. On s’intéressera de plus à la terra nigra ou céramique fine de mode B afin de mettre en évidence les transformations de son répertoire et de suivre l’évolution de sa présence dans les horizons définis.

– Lola TRIN-LACOMBE avec la coll. de Séverine LEMAÎTRE : Premier aperçu des arrivages d’amphores à Vannes/Darioritum (Morbihan) : l’exemple du site de la rue du Four
Présentation d’un important corpus d’amphores (plus de 540 NR et 370 NMI)
découvert sur le site de la rue du Four à Vannes (Morbihan). L’assemblage, daté entre la fin du Ier s. av. J.-C. et la fin du Ier s. ap. J.-C., enrichit considérablement les informations sur les arrivages amphoriques au coeur de la capitale de cité vénète. Il apparaît exceptionnel pour la péninsule armoricaine, remarquable par sa quantité et la diversité des provenances et des produits (types peu courants, denrées pluriels parfois d’origine lointaine, produits exotiques…).
Ce faciès particulier peut être mis en relation avec la localisation du site, au coeur du quartier antique de la ville, à proximité d’espaces à vocation publique.

– Sébastien THÉBAUD, Christian LE BOULAIRE, avec la coll. de Marie GRALL, Ombline GROSBOIS et Lola TRIN-LACOMBE : La céramique de la cité des Namnètes, de la fin du Ier s. av. au IIIe s. apr. J.-C.
L’objectif de la communication est de proposer une première synthèse de l’évolution de la consommation de vaisselle céramique dans la cité des Namnètes pour les trois premiers siècles de notre ère. Elle s’inscrit dans le cadre du PCR sur la céramique entre Loire et littoral (Pays de la Loire et Morbihan). Plus d’une trentaine de contextes, issus de 18 opérations, ont été sélectionnés. Ils recouvrent principalement 3 secteurs géographiques, le fond de l’estuaire de la Loire autour de la capitale de cité Nantes, le littoral autour de l’agglomération antique de Guérande et l’agglomération antique de Blain.
Ce travail est adossé à l’élaboration d’un catalogue typologique à l’échelle du territoire afin de faciliter les comparaisons. Il s’agit principalement d’observer l’évolution du répertoire et l’articulation des approvisionnements extérieurs avec les potentielles productions locales. Les produits qui transitent par la Loire comme ceux qui arrivent par l’océan semblent redistribués principalement à partir des sites du fond d’estuaire (Nantes, voire Rezé). Les sites qui occupent le littoral au nord de la Loire semblent moins marqués par ces courants commerciaux et le vaisselier se différencie assez rapidement de celui de la capitale de cité.

 – Christian LE BOULAIRE, Sébastien THÉBAUD, avec la coll. de David GUITTON et Lola TRIN-LACOMBE : La céramique du nord-ouest de la cité des Pictons, de la fin du Ier s. av. jusqu’au IIIe s. apr. J.-C.
L’objectif de la communication est de proposer une première synthèse de l’évolution de la consommation de vaisselle céramique dans le nord-ouest de la cité des Pictons pour les trois premiers siècles de notre ère. Elle s’inscrit dans le cadre du PCR sur la céramique entre Loire et littoral (Pays de la Loire et Morbihan). Plus d’une trentaine de contextes, issus de 20 opérations ont été sélectionnés. La capitale de ce vaste territoire, Poitiers, est en dehors de notre aire d’étude. Ce sont les agglomérations secondaires antiques de Rezé, en fond d’estuaire de la Loire, et du Langon sur les rives du marais poitevin, qui fournissent les principaux ensembles de références. Ils sont enrichis par un maillage de contextes issus de sites ruraux relativement dispersés sur le territoire.
L’enjeu est ici de spatialiser les différents faciès céramiques dans cette aire d’étude. Cette fenêtre d’observation se situe au carrefour de deux principales influences. Au nord, via la Loire et ses affluents, le mobilier céramique s’intègre assez nettement aux répertoires du Centre-Ouest de la Gaule. Au sud, l’influence de l’Aquitaine, et particulièrement des ateliers de potiers saintongeais, est nettement perceptible. En revanche, ces grandes influences ne font pas disparaitre des particularités locales, comme la permanence de la céramique modelée, notamment quand on s’éloigne des centres de redistribution comme Rezé et le Langon.

– Maxime MORTREAU, Ombline GROSBOIS : Le faciès céramique du Haut-Empire en territoire andicave (Maine-et-Loire)
Cette communication a pour objectif de dresser un état des connaissances accumulées depuis 30 ans en Maine-et-Loire et plus particulièrement à Angers. L’effectif considéré rassemble un total de plus de 40 000 fragments, pour plus de 3500 NMI. La plage chronologique concernée par ce travail, s’étend de la fin de l’Indépendance jusqu’à la fin de la période romaine. A partir de contextes bien documentés (sites de productions et de consommation), nous proposons une synthèse de l’évolution de la céramique par grandes catégories technologiques et typologiques. Le but est aussi de dégager de grandes tendances évolutives des formes et approvisionnements au cours du temps, ainsi que de relever des caractéristiques propres au territoire des Andicaves. Les effectifs rassemblés sont constants par périodes, mais ces dernières recouvrent des temporalités différentes. De la période augustéenne jusqu’à la période claudienne, les répertoires sont similaires avec des variations marginales. Un renouvellement s’opère à la période flavienne, sans grands changements jusqu’au milieu du IIe s. ap. J.-C. A partir des années 150 jusqu’à la fin du IIIe s. ap. J.-C., un nouveau faciès est observé, avec entre autre, l’introduction de productions de la vallée de la Vienne et du Clain. Au IVe s. ap. J.-C., de nouvelles productions sont observées, comme les céramiques à revêtement coloré, ou encore à engobe rouge-brun tardif. On assiste aussi à une recrudescence des productions communes sombres à pâte kaolinitique et une persistance des communes sombres sableuses grossières, déjà présentes à la période précédente.

– Maxime MORTREAU, Ombline GROSBOIS : Aperçu du faciès céramique en territoire diablinte (Mayenne)
Cette communication a pour objectif de dresser un état des connaissances accumulées depuis 1997 en Mayenne et plus particulièrement à Jublains. L’effectif considéré rassemble un total de plus de 222 000 fragments, pour plus de 74 000 NMI. La plage chronologique concerne les débuts de la ville de Jublains (15/20 à 40), jusqu’à son déclin vers les années 250/270. A partir de contextes bien documentés (sites de productions et de consommation), une synthèse de l’évolution de la céramique par grandes catégories technologiques et typologiques est proposée. Le but est aussi de dégager de grandes tendances évolutives des formes et approvisionnements au cours du temps, ainsi que de relever des caractéristiques propres au territoire des Diablintes. Les effectifs rassemblés par périodes sont disparates car les sites étudiés sont peu nombreux, avec surtout des fouilles programmées qui se concentrent essentiellement sur les grands monuments, ainsi que sur des surfaces d’observation réduites. A ce titre, la fouille du Bourg de Jublains menée entre 2010 et 2023 (1500 m2) regroupe, par exemple, 50 % des effectifs considérés. Pendant le Haut-Empire, le répertoire céramique est influencé par celui du territoire voisin des Cénomans, avec cependant des traits particuliers qui s’expriment dans la céramique commune, notamment la forte proportion de céramiques modelées. De la fin du Ier et jusqu’au milieu du IIe s. ap. J.-C., les influences de la Vallée de l’Allier et de la Loire se font sentir avec ensuite un basculement des approvisionnements d’amphores en provenance de la Basse-Normandie ou de l’Orne voisines.

– Christian LE BOULAIRE, Sébastien THÉBAUD : La céramique de la cité des Cénomans, de la fin du Ier s. av. jusqu’au IIIe s. apr. J.-C.
L’objectif de la communication est de proposer une synthèse de l’évolution de la consommation de vaisselle céramique dans la cité des Cenomans pour les trois premiers siècles de notre ère. Elle s’inscrit dans le cadre du PCR sur la céramique entre Loire et littoral (Pays de la Loire et Morbihan). Les ensembles de références sont exclusivement issus de la capitale du territoire, Le Mans. Les travaux effectués dans le cadre d’une recherche doctorale (Le Boulaire 2012) sont enrichis de données issues de fouilles relativement récentes portant notamment sur des ateliers de potiers.
L’enjeu principal est d’identifier les rythmes d’évolution des répertoires céramiques et l’articulation entre productions locales et approvisionnements extérieurs. Ces productions locales émergent dès les débuts de l’occupation de la ville mais elles se confondent avec celles de la moyenne vallée de la Loire. Les particularités du répertoire s’affirment dans le courant du Ier siècle avant de s’intégrer assez largement au répertoire de l’ouest du bassin parisien dès le milieu du IIe siècle.

– Aurore NOËL, Ombline GROSBOIS, Maxime MORTREAU : La céramique de la fi n de l’Antiquité tardive et du début du Haut Moyen Âge en Basse vallée de la Loire : état de la recherche
27 ans après le congrès du Mans et la communication de L. Pirault sur la céramique tardive dans la région nantaise, où en est la recherche sur la céramique de la fin de l’Antiquité Tardive et du début du haut Moyen Âge en Basse Vallée de la Loire ?
Cette communication a pour but de présenter les nouveaux éléments issus de fouilles rurales récentes, mais aussi de requestionner des lots de sites urbains découverts plus anciennement, afin d’actualiser nos connaissances des céramiques du Ve et de la première moitié du VIe siècle ap. J.-C.
Ce travail s’appuie pour cela sur des lots aux données quantifiées et aux datations fiables, grâce à des analyses C14, des monnaies et grâce à des sites bien stratifiés. Ont été sélectionnés des sites ruraux du Pays de Retz, au sud de Nantes, au bon état de conservation et bénéficiant de datations obtenues par C14, mais dans lesquels la céramique fine et d’importation est manquante, ainsi que des lots en contextes urbains d’Angers et de Rezé, où la céramique est plus variée mais aussi plus fragmentée.
Ce point d’étape de la recherche sur la céramique de transition entre l’Antiquité et le Moyen Âge en Basse vallée de la Loire se trouve confronté à plusieurs limites dans le choix du corpus présenté : la rareté des occupations de cette période, ainsi que l’absence de données de chronologie absolue et de quantification sur une partie des sites anciennement fouillés.

 POSTERS

– Isabelle BRUNIE : Deux lots de céramiques de la fin du IIe s. ou du début du IIIe s. issus des cuves de l’atelier à salaisons du Resto à Lanester (Morbihan)
es deux campagnes de fouilles menées par Patrick André en 1980 et 1981 sur le site gallo-romain du Resto à Lanester (56) ont permis d’étudier un établissement de production de salaisons en bordure de l’estuaire du Blavet. Construites à l’intérieur d’un bâtiment, deux cuves de plus de 2 m de profondeur ont livré un abondant mobilier archéologique. Le comblement inférieur de ces cuves, scellé sous un épais niveau de démolition, comprend notamment des objets métalliques (clous, monnaies…), des poids de filets de pêche en terre cuite, des fragments de verre, des scories, de nombreux restes de faune et de coquillages et deux lots de céramiques qui totalisent 1080 tessons (96 NMI).
L’objectif de ce poster est de présenter l’étude de ces deux ensembles céramiques contemporains datés de la fin du IIe siècle ou du début du IIIe siècle de notre ère. Ces recherches permettent d’illustrer les approvisionnements d’un site à vocation artisanale sur le littoral ouest de la cité des Vénètes.

– Isabelle BRUNIE : La céramique de la fi n du second âge du Fer et de la période augustéenne du site du Votten à Locmariaquer (Morbihan)
En 1996, la fouille du Votten au sud du bourg de Locmariaquer, sous la direction de Lionel Pirault (Afan), a mis en évidence les vestiges relativement bien conservés d’une occupation s’échelonnant de la fin du second âge du Fer (IIe-Ier siècle av. n. è.) à la période augustéenne (30 av. n. è. aux années 10 ap. n. é.).
Le site de Locmariquer, par son étendu et ces monuments publics, constitue le principal pôle urbain après la capitale de cité des Vénètes, Vannes/Darioritum. Cette agglomération secondaire occupe une place particulière par sa position géographique à l’embouchure du Golfe du Morbihan. Elle devait constituer un port important, lieu d’échanges et de transbordements de marchandises.
La céramique du Votten a fait l’objet d’un réexamen dans le cadre de ma thèse. Le mobilier récolté (céramiques, restes de faune, coquillages), assez abondant, montre que cet espace était dédié à une fonction domestique. Les ensembles sélectionnés appartiennent à un contexte d’habitat antérieur à l’occupation du Ier s. ap. n. é. (niveaux d’abandon et fosse). Ils totalisent 1777 tessons 208 NMI. La céramique de ces niveaux constitue l’un des rares témoignages bien documentés de la région d’une occupation se plaçant à la transition des périodes de La Tène finale et gallo-romaine.

– Fabrice COUVIN : Une production potière du IIe s. apr. J.-C. à Blois (Loir-et-Cher), le site de la 1ère ruelle Rocheron
La fouille se situe à Blois (Loir-et-Cher), en rive sud de la Loire. Au Haut-Empire, ce secteur est un faubourg composé d’îlots implantés de part et d’autre d’une voie qui franchit le fleuve. La fenêtre fouillée correspond à des fonds de parcelles implantées le long de cet axe. Un four constitue le seul témoin d’une activité potière que l’on suppose se développer de façon plus importante en front de rue (boutique et atelier). Largement arasé et démantelé, il a probablement fonctionné entre 120 et 150 ap. J.-C.
Le mobilier très fragmenté totalise 4 102 NR pour 253 NMI parmi lesquels les ratés de cuisson ne sont pas exclusifs. La production comprend des céramiques de mode A (dolium, pot, jatte, mortier, cruche et amphore dérivée des types Gauloise 4 et 5) et B (plat, marmite tripode, marmite à profil en S, pot à cuire et pot caréné ou biconique). Une production de pâtes brunes à engobe micacé (aiguière à bec tréflé, marmite tripode) est probable. Ce répertoire est assez conforme à ce que l’on peut attendre d’un atelier situé sur le bassin moyen et inférieur de la Loire au cours du IIe s.

– Richard DELAGE, Olivier GABORIT, Xavier DELESTRE : Contribution de la céramique sigillée à la connaissance de l’agglomération antique d’Andard (commune nouvelle de Loire-
Authion, Maine-et-Loire)
Reprise du corpus des sigillées mis au jour lors des prospections, sondages et fouilles sur l’agglomération gallo-romaine d’Andard. L’étude repose sur 2782 NR pour une évaluation de 593 NMI. Analyses quantifiées globales mais aussi des différentes provenances et du répertoire. Catalogue des formes, estampilles et décors moulés.

– Sébastien DARÉ, Isabelle BRUNIE : L’installation artisanale du 8 rue Audren de Kerdrel à Vannes/Darioritum (Morbihan) : un exemple de réemploi d’amphores Dressel 20
En 2010, une opération de sondage a révélé au nord-ouest de la ville antique de Vannes/Darioritum les vestiges d’une occupation antique depuis la période augustéenne jusqu’à la fin du IIIe siècle. Quatre bâtiments, partiellement reconnus, se succèdent. Le dernier est un édifice maçonné rectangulaire, d’au moins quatre pièces, construit durant la seconde moitié du IIe siècle ap. J.-C. A l’angle sud-ouest de la pièce méridionale, le long du mur sud, deux amphores Dressel 20 sont remployées. Ces conteneurs ont été préalablement amputés de leur base avant d’être installées dans des fosses leurs embouchures enfouies dans le sol. Chaque amphore renfermait trois récipients complets, minutieusement déposés. Il s’agit d’une forme ouverte, mortier dans l’une, jatte dans l’autre, et de deux cruches systématiquement décapitées. Les amphores comme les vases présentent, sur leurs parois internes, une pellicule ou des tâches de teinte blanchâtre. Nous avons interprété cette installation comme un dispositif de nettoyage des étoffes, et plus précisément aux stalles de foulerie. Les produits alcalins utilisés pendant le lavage étaient peut-être contenus dans ces vases. Des analyses chimiques vont être prochainement menées afin de vérifier l’hypothèse. Chronologiquement, cette installation se place à la fin de l’occupation dans le courant du IIIe siècle.

– Luc de FÉRAUDY, Christian LE BOULAIRE : Vases peints flaviens inédits découverts au Mans/Vindunum (Sarthe)
Plusieurs chantiers de fouilles anciens au Mans ont mis à jour des restes de vases peints qui semblent provenir du même atelier de production à l’époque flavienne.
La fouille de sauvetage de la rue Dorée (1976-1977) a fait apparaitre une stratigraphie avec une couche de céramiques contenant plus de 21000 tessons dont 253 fragments de vases peints. Outre les bols de Roanne, des restes de gobelets et de couvercles ont été mis à jour. Leurs décorations et leurs formes sont inédites. La datation est fournie par l’étude de la sigillée entre 70 et 90 p.C..
Le puits de l’avenue de la Préfecture (1979), bien daté par la sigillée et par une monnaie émise entre 64 et 68 p.C., a délivré un fragment de gobelet de même forme.
Le chantier de fouilles de la Place des Halles (1987-1988) a permis de découvrir une couche contenant plusieurs milliers de tessons dont plusieurs centaines de fragments de vases peints : bols de Roanne, entonnoirs, couvercles avec une décoration originale.  L’examen des pâtes semble confirmer l’utilisation d’une même argile.

– Ombline GROSBOIS : Un dépôt d’abandon de la fi n du IIe s. apr. J.-C., à Angers, Clinique Saint-Louis (Maine-et-Loire)
La fouille menée sur le site de la clinique Saint-Louis à Angers a permis la découverte de nombreux vestiges antiques, dont une fosse (3341), était remplie par un petit dépôt d’abandon. Celui-ci, constitué sur un temps très court (US 3340), a ensuite été soigneusement clôturé au moyen de débris de démolition. La céramique qui le compose est au nombre de 492 NR pour 67 NMI. Elle est, en outre, constituée de 4 vases complets et d’un couvercle qui l’est partiellement. Elle est datée des années 160 à 190 ap. J.-C. Ce mobilier porte des traces témoignant d’une utilisation antérieure au moment où il a été mis au fond de la fosse. Il présente un intérêt pour la compréhension du site, notamment de ses derniers niveaux d’occupation, ainsi que pour les recherches céramologiques menées dans le Maine-et-Loire. En effet, peu de contextes et des tessons de cette période ont été mis au jour. Plusieurs céramiques ont par ailleurs été déposées entières, ce qui cette étude d’autant plus intéressante qu’elle permet de compléter la typologie andécave.

– Anthony LEDAUPHIN : Les figurines en terre cuite gallo-romaine de Jublains (Mayenne)
Jublains, capitale de la cité des Aulerques Diablintes (Mayenne actuelle) est l’objet de fouilles programmées d’envergure depuis plusieurs dizaines d’années. Ces investigations ont été menées dans la ville romaine sur de nombreux bâtiments de nature publique ou privée. Les corpus du mobilier collecté lors de ces opérations se distinguent, notamment, par une présence particulièrement marquée des figurines en terre cuite gallo-romaines. En effet, le catalogue s’élève à près de 500 éléments. Le répertoire est relativement variée avec la domination habituelle du duo Vénus anadyomène/déesse Mère, mais aussi des représentations plus rares avec entre autres des Vénus à gaine, Minerve, « l’enfant tireur d’épine » et un large éventail animalier. Ce poster et sa publication propose une synthèse de ces données via une approche iconographique et archéologique.

– Jean-François NAULEAU, Martin PITHON, Valentine BRELOUX, Maxime MORTREAU : Les antéfixes en terre cuite découvertes à Angers/Iuliomagus (Maine-et-Loire) : des éléments ornementaux strictement associés à la fondation de la capitale de cité ?
Le recensement des antéfixes d’époque romaine en Pays de la Loire a permis d’identifier vingt-neuf fragments en terre cuite de ces ornements de toiture, dont douze pour la seule capitale de la cité des Andicaves, Iuliomagus. Presque tous appartiennent à deux modèles très diffusés en Gaule, l’un à volutes affrontées encadrant un petit masque et le second figurant une grande palme au-dessus d’un même masque.  Les découvertes réalisées au Château d’Angers ou à ses abords semblent concorder avec la présence d’un ensemble de bâtiments publics implantés au cœur de la cité. Les contextes chronologiques de découverte, lorsqu’ils sont connus, se limitent aux dernières décennies du Ier s. av. J.-C. et au tout début du Ier s. ap. J.-C.
Malgré l’abondance des opérations archéologiques, aucune découverte similaire n’a eu lieu sur le territoire de la cité des Andicaves, que ce soit en contexte de villae, ou d’édifices majeurs au sein des agglomérations secondaires. Dès lors, on peut se demander si les antéfixes n’ont pas essentiellement équipé les premiers édifices publics matérialisant les capitales des cités augustéennes nouvellement créées, avant d’être abandonnées par les édiles des siècles suivants.

– Sandrine LINGER-RIQUIER, Maxime MORTREAU et al. : Des céramiques à cerclage métallique (IIe s. av. – début du Ier s. apr. J.-C.) dans le quart nord-ouest de la Gaule : premier aperçu
La découverte d’une céramique porteuse d’un cerclage métallique sur le col en 2015 a piqué notre curiosité et nous a conduit rechercher des comparaisons. À ce jour, plus d’une trentaine d’exemplaires est inventoriée. Ils se répartissent dans le quart nord-ouest de la Gaule, entre Loire et Seine, aussi bien en contexte funéraire que domestique. En l’état, il semble que l’ajout de ce cerclage soit plus ornemental que fonctionnel, mis à part peut-être dans le cas de l’ajout d’une anse. La période de production, assez brève, est centrée sur les IIe s. av. J.-C. au début du Ier s. ap. J.-C. Chaque vase étant unique, il semble qu’ils soient produits sur commande. Les cerclages sont généralement en fer, mais deux sont en alliage cuivreux.

– Ombline GROSBOIS, Julie REMY : Les ensembles céramiques remarquables de la fouille de La Ségourie au Fief-Sauvin (Maine-et-Loire) du milieu à la fin du Ier s. apr. J.-C.
La fouille archéologique située au Fief-Sauvin (Maine-et-Loire), a livré plusieurs ensembles de céramiques datés des années 40 à 140 ap. J.-C., avec une concentration de mobilier relevant du milieu et de la fin du Ier s. ap. J.-C. Une partie des tessons provient de niveaux d’abandon d’une zone artisanale / stockage, qui est ensuite réinvestie, peu de temps après, en tant qu’espace funéraire. Plusieurs fosses ont livré, au sein de cet espace des dépôts de céramiques archéologiquement complètes de la fin du Ier s. ap. J.-C. (fosse 1019, fosse 1025, fossé 1035 et le puits 1033). La céramique d’une de ces fosses (F1019), pourrait illustrer la pratique du banquet funéraire ou du moins de gestes particuliers, peut-être rituels, puisque des appariements entre le dépôt et les niveaux de rejets du puits 1033 pourtant situés à plusieurs mètres ont été observés. Outre la documentation de pratiques rituelles et/ou funéraires, la céramique de ces ensembles ont permis également d’enrichir la typologie pictonne grâce à la présence de nombreuses formes archéologiquement complètes pour cette période.

– Marc TIFENN, Ombline GROSBOIS, Xavier FAVREAU, Jean SIRAUDEAU (†) : Les creusets de « l’atelier de bronzier » gallo-romain de La Bibliothèque Municipale d’Angers (Maine-et-Loire)
Le site de La Bibliothèque Municipale d’Angers a été fouillé dans un contexte d’urgence au milieu des années 1970. Cette opération a permis l’identification d’un bâtiment rattaché à la métallurgie du cuivre. La courette associée à cet édicule a livré de nombreux tessons de céramiques, ainsi que des creusets dans un contexte de rejet. Le travail présenté consiste à la reprise des données anciennes et à l’étude de ce mobilier. Leur étude typologique tendrait à cerner une fin d’occupation de l’atelier aux alentours des années 60-90 de notre ère. À l’intérieur du bâtiment, un creuset a été retrouvé au centre d’un foyer. Au total, une centaine de fragments de creusets ont été prélevés dans ce secteur, permettant ainsi de bénéficier aujourd’hui d’un échantillon intéressant en la matière, comprenant par ailleurs une vingtaine d’individus caractérisés par un fond, un bord ou présentant un profil archéologiquement complet. La majorité de ces tessons révèle une mise en œuvre par modelage, l’utilisation d’une pâte particulièrement grossière et des traces d’altération due à une exposition à la chaleur. Certains éléments ont livré des traces d’oxydation cuivreuse, des empreintes digitales et végétales, des encroûtements internes ou encore des traces de revêtements externes fondus au cours du procédé métallurgique.