1. LES FACIÈS CÉRAMIQUES EN PAYS DE LA LOIRE ET MORBIHAN
– Séverine LEMAÎTRE, Lola TRIN-LACOMBE, Patrick MAGUER : Les arrivages d’amphores dans les établissements ruraux antiques en Pays de la Loire (IIe s. av.-Ier s. apr. J.-C)
La communication a pour objectif d’essayer de caractériser les modalités d’approvisionnement en amphores des établissements ruraux laténiens dans la région des Pays de la Loire, correspondant aux territoires antiques nord-picton, namnète, andécave, diablinte et cénoman. À partir de données inédites et de celles disponibles dans la littérature archéologique, la présentation se fera essentiellement sous la forme de cartes de répartition des découvertes d’amphores.
Dans le cadre chronologique retenu, celles-ci sont essentiellement des productions d’origine italique. Certains sites, perdurant à l’époque impériale témoignent toutefois des premiers arrivages de Tarraconaise et des premières productions du Centre-Ouest.
Il s’agira de caractériser les faciès d’approvisionnement en termes typo-chronologiques et d’origine, et de les comparer avec ceux intervenus en contexte d’agglomération.
– Roland LE GUEVELLOU, Axel LEVILLAYER, Maxime MORTREAU, Sébastien THÉBAUD : Vers la définition de faciès céramiques en basse vallée de la Loire à la fin de l’âge du Fer (IIe s.-Ier s. av. n.è.)
Longtemps les Pays de la Loire, tout comme une grande partie du quart nord-ouest de la Gaule, ont fait figure de parent pauvre en termes de recherche sur la céramique du second âge du Fer. L’agrégation de territoires très différents, la rareté du mobilier associé ou l’absence de contexte stratifié de référence, ont concouru à cet état de fait. La multiplication des fouilles préventives ces vingt dernières années a augmenté de façon exponentielle le nombre de corpus disponibles, mais les premières synthèses collaboratives ne datent que de quelques années.
La présente communication se propose de prolonger cette dynamique collective en portant à connaissance les répertoires céramiques autour de la basse vallée de la Loire, soit les départements de Maine-et-Loire et de Loire-Atlantique, ainsi que quelques sites du nord de la Vendée. Elle vise, à travers une démarche typologique et cartographique, à cerner les identités matérielles qui se mettent en place dans cet espace avant et pendant la Conquête. Une réflexion est menée sur la place du fleuve dans la définition des faciès à l’échelle macro voire micro-régionale, mais celle-ci est également mise en regard des territoires des cités de la fin de l’âge du Fer.
– Lola TRIN-LACOMBE, Anne BOCQUET-LIÉNARD, Benjamin GEHRES, Mikael GUIAVARC’H, Baptiste PESQUET : Les productions de terra nigra dans le Centre-Ouest : essais de caractérisations chimiques et pétrographiques
La production de vaisselle en terra nigra est attestée sur l’ensemble du territoire parmi sept ateliers de potiers et supposée dans deux unités de productions. Les périodes de productions couvrent un large échelon chronologique en fonction des ateliers, compris entre LTD2b et la première moitié du IVe s.
Le programme mis en place combine et croise deux approches complémentaires : une caractérisation pétrographique qui permet d’identifier l’origine des gisements d’argiles utilisées pour la confection des vases et une caractérisation chimique qui apporte une signature chimique pour chaque production. La finalité étant de tenter de distinguer les productions de chaque atelier et d’apprécier leurs aires de diffusion par le biais d’analyses complémentaires de céramiques en terra nigra issues de contextes de consommation contemporains aux ateliers.
– Sébastien DARÉ, Isabelle BRUNIE, Dimitri SIMON avec la coll. de Lola TRIN-LACOMBE : La céramique à Vannes/Darioritum, chef-lieu de la cité des Vénètes, de la fin du Ier s. av. jusqu’au IIe s. apr. J.-C.
consommation de vaisselle céramique à Vannes durant les deux siècles qui suivent la création de la ville. Elle s’inscrit dans le cadre du PCR sur la céramique entre Loire et littoral (Pays de la Loire et Morbihan). Une vingtaine de contextes, issus de douze opérations menées par le Céram (Centre d’études et de recherches archéologiques du Morbihan, association), l’Afan/Inrap et la société Éveha, a été sélectionnée. La qualité de l’information archéologique et chrono-stratigraphique ainsi que la richesse des lots céramiques ont été déterminantes dans le choix. La quantification des données a largement bénéficié du catalogue de formes très complet dressé par I. Brunie dans sa thèse. Cette nomenclature facilite les comparaisons avec les autres chefs-lieux traités dans le PCR ou de la péninsule armoricaine. Quatre horizons sont définis avec un pas de 30 à 50 ans. Ils mettent en lumière les changements dans le faciès et dans les approvisionnements. On s’attachera en particulier à mesurer la part des céramiques importées d’Aquitaine et des produits en provenance de la vallée de la Loire. Il s’agira de préciser, sur la période considérée, les proportions de ces céramiques pour établir la courbe de leur représentation à Vannes. On s’intéressera de plus à la terra nigra ou céramique fine de mode B afin de mettre en évidence les transformations de son répertoire et de suivre l’évolution de sa présence dans les horizons définis.
– Lola TRIN-LACOMBE avec la coll. de Séverine LEMAÎTRE : Premier aperçu des arrivages d’amphores à Vannes/Darioritum (Morbihan) : l’exemple du site de la rue du Four
Présentation d’un important corpus d’amphores (plus de 540 NR et 370 NMI)
découvert sur le site de la rue du Four à Vannes (Morbihan). L’assemblage, daté entre la fin du Ier s. av. J.-C. et la fin du Ier s. ap. J.-C., enrichit considérablement les informations sur les arrivages amphoriques au coeur de la capitale de cité vénète. Il apparaît exceptionnel pour la péninsule armoricaine, remarquable par sa quantité et la diversité des provenances et des produits (types peu courants, denrées pluriels parfois d’origine lointaine, produits exotiques…).
Ce faciès particulier peut être mis en relation avec la localisation du site, au coeur du quartier antique de la ville, à proximité d’espaces à vocation publique.
– Sébastien THÉBAUD, Christian LE BOULAIRE, avec la coll. de Marie GRALL, Ombline GROSBOIS et Lola TRIN-LACOMBE : La céramique de la cité des Namnètes, de la fin du Ier s. av. au IIIe s. apr. J.-C.
L’objectif de la communication est de proposer une première synthèse de l’évolution de la consommation de vaisselle céramique dans la cité des Namnètes pour les trois premiers siècles de notre ère. Elle s’inscrit dans le cadre du PCR sur la céramique entre Loire et littoral (Pays de la Loire et Morbihan). Plus d’une trentaine de contextes, issus de 18 opérations, ont été sélectionnés. Ils recouvrent principalement 3 secteurs géographiques, le fond de l’estuaire de la Loire autour de la capitale de cité Nantes, le littoral autour de l’agglomération antique de Guérande et l’agglomération antique de Blain.
Ce travail est adossé à l’élaboration d’un catalogue typologique à l’échelle du territoire afin de faciliter les comparaisons. Il s’agit principalement d’observer l’évolution du répertoire et l’articulation des approvisionnements extérieurs avec les potentielles productions locales. Les produits qui transitent par la Loire comme ceux qui arrivent par l’océan semblent redistribués principalement à partir des sites du fond d’estuaire (Nantes, voire Rezé). Les sites qui occupent le littoral au nord de la Loire semblent moins marqués par ces courants commerciaux et le vaisselier se différencie assez rapidement de celui de la capitale de cité.
– Christian LE BOULAIRE, Sébastien THÉBAUD, avec la coll. de David GUITTON et Lola TRIN-LACOMBE : La céramique du nord-ouest de la cité des Pictons, de la fin du Ier s. av. jusqu’au IIIe s. apr. J.-C.
L’objectif de la communication est de proposer une première synthèse de l’évolution de la consommation de vaisselle céramique dans le nord-ouest de la cité des Pictons pour les trois premiers siècles de notre ère. Elle s’inscrit dans le cadre du PCR sur la céramique entre Loire et littoral (Pays de la Loire et Morbihan). Plus d’une trentaine de contextes, issus de 20 opérations ont été sélectionnés. La capitale de ce vaste territoire, Poitiers, est en dehors de notre aire d’étude. Ce sont les agglomérations secondaires antiques de Rezé, en fond d’estuaire de la Loire, et du Langon sur les rives du marais poitevin, qui fournissent les principaux ensembles de références. Ils sont enrichis par un maillage de contextes issus de sites ruraux relativement dispersés sur le territoire.
L’enjeu est ici de spatialiser les différents faciès céramiques dans cette aire d’étude. Cette fenêtre d’observation se situe au carrefour de deux principales influences. Au nord, via la Loire et ses affluents, le mobilier céramique s’intègre assez nettement aux répertoires du Centre-Ouest de la Gaule. Au sud, l’influence de l’Aquitaine, et particulièrement des ateliers de potiers saintongeais, est nettement perceptible. En revanche, ces grandes influences ne font pas disparaitre des particularités locales, comme la permanence de la céramique modelée, notamment quand on s’éloigne des centres de redistribution comme Rezé et le Langon.
– Maxime MORTREAU, Ombline GROSBOIS : Le faciès céramique du Haut-Empire en territoire andicave (Maine-et-Loire)
Cette communication a pour objectif de dresser un état des connaissances accumulées depuis 30 ans en Maine-et-Loire et plus particulièrement à Angers. L’effectif considéré rassemble un total de plus de 40 000 fragments, pour plus de 3500 NMI. La plage chronologique concernée par ce travail, s’étend de la fin de l’Indépendance jusqu’à la fin de la période romaine. A partir de contextes bien documentés (sites de productions et de consommation), nous proposons une synthèse de l’évolution de la céramique par grandes catégories technologiques et typologiques. Le but est aussi de dégager de grandes tendances évolutives des formes et approvisionnements au cours du temps, ainsi que de relever des caractéristiques propres au territoire des Andicaves. Les effectifs rassemblés sont constants par périodes, mais ces dernières recouvrent des temporalités différentes. De la période augustéenne jusqu’à la période claudienne, les répertoires sont similaires avec des variations marginales. Un renouvellement s’opère à la période flavienne, sans grands changements jusqu’au milieu du IIe s. ap. J.-C. A partir des années 150 jusqu’à la fin du IIIe s. ap. J.-C., un nouveau faciès est observé, avec entre autre, l’introduction de productions de la vallée de la Vienne et du Clain. Au IVe s. ap. J.-C., de nouvelles productions sont observées, comme les céramiques à revêtement coloré, ou encore à engobe rouge-brun tardif. On assiste aussi à une recrudescence des productions communes sombres à pâte kaolinitique et une persistance des communes sombres sableuses grossières, déjà présentes à la période précédente.
– Maxime MORTREAU, Ombline GROSBOIS : Aperçu du faciès céramique en territoire diablinte (Mayenne)
Cette communication a pour objectif de dresser un état des connaissances accumulées depuis 1997 en Mayenne et plus particulièrement à Jublains. L’effectif considéré rassemble un total de plus de 222 000 fragments, pour plus de 74 000 NMI. La plage chronologique concerne les débuts de la ville de Jublains (15/20 à 40), jusqu’à son déclin vers les années 250/270. A partir de contextes bien documentés (sites de productions et de consommation), une synthèse de l’évolution de la céramique par grandes catégories technologiques et typologiques est proposée. Le but est aussi de dégager de grandes tendances évolutives des formes et approvisionnements au cours du temps, ainsi que de relever des caractéristiques propres au territoire des Diablintes. Les effectifs rassemblés par périodes sont disparates car les sites étudiés sont peu nombreux, avec surtout des fouilles programmées qui se concentrent essentiellement sur les grands monuments, ainsi que sur des surfaces d’observation réduites. A ce titre, la fouille du Bourg de Jublains menée entre 2010 et 2023 (1500 m2) regroupe, par exemple, 50 % des effectifs considérés. Pendant le Haut-Empire, le répertoire céramique est influencé par celui du territoire voisin des Cénomans, avec cependant des traits particuliers qui s’expriment dans la céramique commune, notamment la forte proportion de céramiques modelées. De la fin du Ier et jusqu’au milieu du IIe s. ap. J.-C., les influences de la Vallée de l’Allier et de la Loire se font sentir avec ensuite un basculement des approvisionnements d’amphores en provenance de la Basse-Normandie ou de l’Orne voisines.
– Christian LE BOULAIRE, Sébastien THÉBAUD : La céramique de la cité des Cénomans, de la fin du Ier s. av. jusqu’au IIIe s. apr. J.-C.
L’objectif de la communication est de proposer une synthèse de l’évolution de la consommation de vaisselle céramique dans la cité des Cenomans pour les trois premiers siècles de notre ère. Elle s’inscrit dans le cadre du PCR sur la céramique entre Loire et littoral (Pays de la Loire et Morbihan). Les ensembles de références sont exclusivement issus de la capitale du territoire, Le Mans. Les travaux effectués dans le cadre d’une recherche doctorale (Le Boulaire 2012) sont enrichis de données issues de fouilles relativement récentes portant notamment sur des ateliers de potiers.
L’enjeu principal est d’identifier les rythmes d’évolution des répertoires céramiques et l’articulation entre productions locales et approvisionnements extérieurs. Ces productions locales émergent dès les débuts de l’occupation de la ville mais elles se confondent avec celles de la moyenne vallée de la Loire. Les particularités du répertoire s’affirment dans le courant du Ier siècle avant de s’intégrer assez largement au répertoire de l’ouest du bassin parisien dès le milieu du IIe siècle.
– Aurore NOËL, Ombline GROSBOIS, Maxime MORTREAU : La céramique de la fi n de l’Antiquité tardive et du début du Haut Moyen Âge en Basse vallée de la Loire : état de la recherche
27 ans après le congrès du Mans et la communication de L. Pirault sur la céramique tardive dans la région nantaise, où en est la recherche sur la céramique de la fin de l’Antiquité Tardive et du début du haut Moyen Âge en Basse Vallée de la Loire ?
Cette communication a pour but de présenter les nouveaux éléments issus de fouilles rurales récentes, mais aussi de requestionner des lots de sites urbains découverts plus anciennement, afin d’actualiser nos connaissances des céramiques du Ve et de la première moitié du VIe siècle ap. J.-C.
Ce travail s’appuie pour cela sur des lots aux données quantifiées et aux datations fiables, grâce à des analyses C14, des monnaies et grâce à des sites bien stratifiés. Ont été sélectionnés des sites ruraux du Pays de Retz, au sud de Nantes, au bon état de conservation et bénéficiant de datations obtenues par C14, mais dans lesquels la céramique fine et d’importation est manquante, ainsi que des lots en contextes urbains d’Angers et de Rezé, où la céramique est plus variée mais aussi plus fragmentée.
Ce point d’étape de la recherche sur la céramique de transition entre l’Antiquité et le Moyen Âge en Basse vallée de la Loire se trouve confronté à plusieurs limites dans le choix du corpus présenté : la rareté des occupations de cette période, ainsi que l’absence de données de chronologie absolue et de quantification sur une partie des sites anciennement fouillés.