Jean SIREAUDEAU (1922-1921)

In Memoriam : Jean Siraudeau, archéologue et céramologue (Cholet, 6 juin l922 – Bouchemaine, 9 avril 2021)

Maxime Mortreau1, Ombline Grosbois2, Gérard Aubin3, François Comte4, Daniel Prigent5

I. L’homme

Issu d’une famille originaire des Mauges, Jean Siraudeau (fig. 1) a effectué l’essentiel de ses études et de sa carrière professionnelle à Angers (institution Mongazon, lycée David, Université Catholique de l’Ouest), échappant au service du travail obligatoire (STO) durant l’occupation. Il entre ensuite dans l’imprimerie familiale de la place de la Visitation et en prend la responsabilité jusqu’en 1984, moment où il prendra sa retraite. La passion de l’archéologie lui vint sur le tard, lorsqu’il fait la rencontre en 1961 du Docteur Michel Gruet. Ce dernier est géologue, conservateur-adjoint du muséum d’Angers et correspondant départemental des Antiquités préhistoriques. C’est en tant que bénévole sur des sites préhistoriques que Jean Siraudeau se forme à l’archéologie, sur son temps libre, traitant le mobilier antique mis au jour dans les structures ou avant d’accéder à celles plus anciennes. Il se forme sur l’antiquité et spécifiquement sur les amphores auprès de René Sanquer et de Fanette Laubenheimer (Aubin et al. 2021).

1 : Portrait de Jean Siraudeau (cliché Jean Rioufreyt).

II. L’archéologue

Pour tous ceux qui l’ont connu, Jean Siraudeau est un des pionniers de l’archéologie engagés dans la grande cause du patrimoine. Correspondant pour la Direction des Antiquités Historiques des Pays de la Loire de 1978 à 1989, il a mené toute une série d’opérations archéologiques à Angers et sur tout le département de Maine-et-Loire, en véritable pompier de l’archéologie professionnelle (Comte et Siraudeau 1990). En 1975, il fit classer en urgence le site du théâtre antique de Sainte Gemmes-sur-Loire, menacé de destruction (Pithon et. al. 2022). Il mena aussi, entre autre, la fouille du four de potier et de son matériel associé, découvert Place du Ralliement en 1971 (Siraudeau 1980), dont les précieuses données ont permis de mieux caractériser le faciès céramologique angevin, mais aussi celles de l’atelier de bronzier découvert à l’emplacement de la Nouvelle Bibliothèque Municipale (Siraudeau 1980 ; Siraudeau 1988), fournissant ainsi la matière première à deux articles6.

III. La fouille de la Place du Ralliement et les débuts de l’archéologie urbaine à Angers

La répartition des opérations menées sur la ville d’Angers montre l’importance de l’action de Jean Siraudeau dans cette ville (fïg. 2). Pour beaucoup d’angevins, son nom reste associé à la fouille de la Place du Ralliement qui s’effectua pendant 15 jours durant les week-ends du début de l’été 1971 (Siraudeau 1980). Cette fouille de sauvetage menée dans des conditions difficiles a marqué les débuts de l’archéologie urbaine et les esprits angevins. La moisson de données fut importante et l’exploitation délicate. Pour les céramologues, l’intérêt se porte sur la mise au jour d’un four de potier (fïg. 3) et de sa production (fïg. 4) qui illustrent les débuts de la ville antique augustéenne et ses limites. En 1974, rue Delaâge, sous les vestiges de thermes publics antiques, Jean Siraudeau découvre les restes d’un four de potier laténien (fïg. 5) et montre l’antériorité de sa production par rapport à celle du Ralliement. La chronologie de ces différents ateliers se verra affinée grâce aux fouilles menées par l’Afan (qui deviendra par la suite l’Inrap) sur le Château d’Angers entre 1993 et 1996.

2 : Angers, localisation des interventions menées par Jean Siraudeau entre 1971 et 1980 (Cellule Carte Archéologique, DRAC/SRA des Pays de la Loire)

3 : Angers, Place du Ralliement, vue de l’alandier du Four « K » (Cliché Alain Triste, CERAM ; coll. M. Mortreau)

5 : Angers, Rue Delaâge, 1974: plan du four de potier laténien (dessin J. Siraudeau)

6 : Angers, Rue Delaâge, 1974: céramique produite dans le four de potier laténien (cliché J. Siraudeau)

IV. Le céramologue

Jean Siraudeau a mesuré très tôt l’apport de la céramologie à compréhension et à la datation des contextes stratigraphiques fouillés. En 1976, il présentait une communication inédite au congrès de Saintes de la jeune SFECAG sur les ateliers de potiers fouillés en 1971, place du Ralliement, et en 1974 au 14 rue Delaâge (fig. 6). Dans les années 1980, il intégrait le Groupe de recherches sur les amphores en Gaule romaine, dirigé alors par Fanette Laubenheimer, et en devenait l’un des membres actifs.

7 : Un ouvrage incontournable pour les amphorologues de la région des Pays de la Loire (Siraudeau 1988)

Son œuvre majeure restera les Amphores romaines des sites angevins et leur contexte archéologique (Siraudeau 1988) (fïg. 7). Cet ouvrage, préparé avec l’aide de la sous-direction de l’archéologie et édité à compte d’auteur avec le concours des collectivités en 1988, s’inscrivait dans le « Corpus des amphores découvertes dans l’Ouest de la France » initié par René Sanquer, et faisait suite à un premier volume consacré en 1982 par Patrick Galliou aux amphores tardo-républicaines de Bretagne et des Pays de la Loire. Il s’agissait de réaliser une synthèse à partir de l’ensemble des collections issu des fouilles menées à Angers, depuis la naissance de cette discipline. Avec la collaboration des responsables de fouilles, il effectua un inventaire minutieux et quasi-exhaustif de tous les tessons d’amphores découverts et rédigea d’utiles notices synthétisant les informations de ces différents chantiers. Ces dernières étant composées d’un texte de présentation, de planches et de plans de contextes, ainsi que de dessins d’amphores. Pour un futur nouveau tome de cette collection, l’infatigable chercheur voulait explorer la piste des analyses physico-chimiques pour vérifier la pertinence des identifications qu’il avait pu faire pour le matériel d’Angers. A cette fin, il sollicita des crédits auprès de plusieurs partenaires dont la DRAC pour lancer dès 1990 un ambitieux programme d’analyses confié au laboratoire de céramologie de Lyon dirigé par Maurice Picon. Les résultats de ces travaux sont malheureusement restés largement confidentiels.

Il entreprit aussi l’inventaire des amphores conservées dans les dépôts archéologiques des Pays de la Loire. Très attaché à sa ville natale, il réalisa bénévolement, en 1992, le classement, l’inventaire et les dessins de la céramique gallo-romaine conservée au musée d’Art et d’Histoire de Cholet (Siraudeau 1992). Il participa à plusieurs projets de publication, dont celui des fouilles du château d’Angers et intervint dans plusieurs colloques internationaux (Siraudeau 1982 ; Siraudeau 1989). Il s’est aussi penché sur plusieurs notices de catalogues d’exposition, comme celui faisant suite à l’exposition « Nos ancêtres les Gaulois aux marges de l’Armorique » organisée lors la tenue du colloque de l’AFEAF au musée Dobrée, à Nantes (Siraudeau 1999). Il était très attaché à transmettre les données qu’il avait acquis. Ainsi, il fut régulièrement sollicité dans le cadre du chantier des collections mené à Angers au Centre de Conservation et d’Etude et se montra très investi et toujours présent pour répondre aux questionnements sur ses fouilles lors des étapes du récolement du mobilier. Ses interventions ont permis de faciliter amplement ce conséquent travail de sauvegarde et d’archivage des données archéologiques plus anciennes. Son ultime regret aura été de ne pas voir la publication du site des Pichelots aux Alleuds que son ami le regretté Dr Michel Gruet avait fouillé et dont il avait étudié les amphores.

La tenue du congrès de la SFECAG dans la ville où il a œuvré durant tant d’années lui aurait fait chaud au cœur. Il était donc juste de lui rendre cet hommage mérité.

1Céramologue, Inrap Grand-ouest, UMR 6566 CReAAH/LARA POLEN Nantes
2Céramologue contractuelle, indépendante.
3Conservateur général honoraire du Patrimoine, ministère de la Culture

4Conservateur en chef du Patrimoine des musées d’Angers
5Conservateur en chef honoraire du Patrimoine

6Mortreau et Grosbois ; Marc et al. dans SFECAG, Actes du Congrès d’Angers.

 

Jacques LASFARGUES (1944-2022)

 

Congrès de Lezoux 1989
Sfécag, Congrès de Lezoux, 1989

Jacques Lasfargues, né le 26 décembre 1944, est décédé le 25 décembre 2022.

Son empreinte dans l’archéologie lyonnaise, puis régionale et nationale, avec des responsabilités liées à ses nominations à divers postes qui lui permettront d’impulser des orientations archéologiques fondatrices, est immense et impose un potentiel de rétrospectives et de témoignages d’ampleur qui incombent à d’autres plumes.

Mais qui osera et saura trouver les mots et l’élégance pour évoquer les reflets de son caractère si original où se mêlent la culture du monde antique et ses succès dans les combats contre les promoteurs immobiliers et autres « aménageurs », non contraints alors par une loi sur la prise en compte des vestiges, et ses excès grandioses dans lesquels il savait entraîner ses amis et collègues à la moindre occasion. Car ses manières de vivre sont inséparables de l’œuvre de ce personnage hors normes : une figure.

Jeune étudiant en Histoire, il plonge dans la céramologie en participant, en 1966, à la fouille « d’urgence », ou de « sauvetage », de l’atelier de La Muette, aux conséquences scientifiques éloquentes pour les connaissances sur les sigillées et les gobelets d’Aco de cette succursale italienne et qui débouche sur des publications rapides ; d’autres études de mobiliers s’intercaleront :
– Lasfargues (J.), Vertet (H.), Les frises supérieures des gobelets lyonnais du type Aco, Revue archéologique du Centre, VI, 3, 1967, p. 272-275.
– Vertet (H.), Lasfargues (A. et J.), Observations sur les gobelets d’Aco de l’atelier de La Muette (Lyon), Revue archéologique du Centre, VII, 1,? 1968, p. 35-44.
– Lasfargues (J.), Picon (M.), Audin (A.), Ateliers artisanaux de La Sarra, Revue archéologique de l’Est, 1970, p. 219-220.
– Lasfargues (A. et J.), Les gobelets à parois fines de La Muette, Revue archéologique du Centre, XXI, 1-2, 1970, p. 222-224.
– Lasfargues (J. et A.), Poncet (J.), Vertet (H.), Découverte de deux fragments de gobelets à parois fines, décorés, à Roanne, Revue archéologique de l’Est, 1970, p. 221-222.
– Lasfargues (J.), Une industrie lyonnaise, Archeologia, 50, 1972, p. 15-19.
– Vertet (H.), Lasfargues (A. et J.), Remarques sur les filiales des ateliers de la vallée du Pô à Lyon et dans la vallée de l’Allier, dans I problemi della ceramica romana di Ravenna, della Valle padana et dell’alto Adriatico, Atti del convegno internazionale, Ravenna, 10-12 maggio 1969, Bologne, Arnaldo Formi ed., 1972, p. 273-282 (dessins J. Lasfargues).
– Lasfargues (J.), Groupe d’Étude de la Céramique Antique en Gaule (GECAG), Colloque de Lyon-Vienne, 24, 25, 26 mars 1972, Revue archéologique du Centre de la France, 12, fasc. 3-4, 1973. p. 335-338.
– Lasfargues (J.), Les ateliers de potiers lyonnais, étude topographique, Mélanges d’archéologie et d’histoire ancienne lyonnaises à la mémoire d’Adrien Bruhl, Revue archéologique du Centre, XXV, 1, 1973, p. 525-535.
– Picon (M.), Lasfargues (J.), Transfert de moules entre les ateliers d’Arezzo et ceux de Lyon, Mélanges d’archéologie et d’histoire ancienne lyonnaises à la mémoire d’Adrien Bruhl, Revue archéologique de l’Est, XXV, 1,1974, p. 61-69.
– Lasfargues (J.), Les estampilles sur sigillée lisse de l’atelier augustéen de La Muette, Figlina, 1, 1976, p. 38-88.
– Von Schnurbein (S.), avec contributions de Lasfarges (J.) et Picon (M.), Die Unverzierte Terra Sigillata aus Haltern, Münster, Aschendorff, 1982 (Bodenaltertümer Westfalens, 19), 2 vol.
– Lasfargues (A. et J.), Vertet (H.), L’atelier de potiers augustéen de La Muette à Lyon, la fouille de sauvetage de 1966, Notes d’Épigraphie et d’Archéologie Lyonnaise, 5, Lyon, 1976, p. 61-80.
– Desbat (A.), Genin (M.) et Lasfargues (J.) (dir.), Les productions des ateliers de potiers antiques de Lyon, Gallia, 53,? 1996.

Dans cet univers des fouilles qu’il brasse et retourne pour atteindre des objectifs au bénéfice de la recherche et des résultats de terrain, son implication dans la Sfécag pourrait presque paraître secondaire. En 1973, suite à des échanges avec Jean-Jacques Hatt, alors président, et sans doute avec d’autres, le Gécag se transforme en Sfécag lors du congrès de Lyon-Vienne ; à cette occasion, Jacques Lasfargues devient Secrétaire Général. On passe d’un groupe de spécialistes en céramiques qui se réunissent entre eux une fois par an sur des sujets bien précis, généralement sur les productions dites de luxe (sigillées et autres), à une association offrant une tribune ouverte à tous les chercheurs tout en élargissant le champ des études à d’autres types de pots, sans distinction ni d’origine ni de couleur. Il occupe cette fonction jusqu’en 1978 et organise les premières rencontres annuelles d’un nouveau genre (1974 : Néris-les-Bains-Montluçon ; 1975 : Millau ; 1976 : Saintes ; 1977 : Nice ; 1978 : Strasbourg), y compris le congrès de Lyon, en 1979.

Il garde un regard bienveillant pour la Sfécag. Ainsi, en 2003, il organise avec Odile Leblanc le congrès de Saint-Romain-en-Gal et ceux qui y étaient présents se souviennent d’un accueil de très grande classe. Du Jacques Lasfargues, quoi.

Toutes les expositions dont tu as été le maître d’œuvre ont été des réussites – souviens-toi, Post-Mortem, l’apothéose, parallèlement à ton départ à la retraite – mais quand vient l’heure de te quitter, quelle tristesse !

Lucien RIVET, Président de la Sfécag
(29 décembre 2022)

Jacqueline et Yves Rigoir

Né le 19 avril 1926 à Marseille, Yves Rigoir est mort de vieillesse le 3 septembre 2020. Le cursus de Yves, du moins au début, apparaît quelque peu éclectique mais riche et construit de passions…

Jacqueline Rigoir, née Hostache le 6 juin 1929, est décédée, subitement, le 25 novembre 2018. Elle suit un cursus universitaire à la faculté des Lettres d’Aix-en-Provence…

lire le texte de Lucien Rivet : Rigoir.pdf

Christian Goudineau (1939-2018)

Puisque Christian Goudineau est dans un état d’esprit à soulever régulièrement des remises en cause de connaissances établies, sa plume devient magique pour rétablir les données à leur place et dans le bon ordre.
Après l’École Normale Supérieure et son cursus universitaire en Lettres Classiques (agrégation en 1962), il bascule vers l’Histoire et se confronte très tôt à l’Archéologie ; il plonge dans une archéologie qu’il dynamise, sur le terrain comme dans sa gestion, à la base – il est Directeur des Antiquités Historiques de Côte d’Azur (1969-1982) – mais aussi au sommet – au Conseil Supérieur de la Recherche Archéologique (1978-1989) – où ses responsabilités le conduisent à présenter au Premier Ministre, à travers son « Rapport sur l’Archéologie Nationale », des pistes pour organiser et régénérer les recherches en cette période où explosent les destructions de sites ; alors que l’archéologie préventive cherche sa voie, il est l’un des artisans majeurs de l’archéologie actuelle.

Ces implications sont loin d’être suffisantes pour lui ressembler et le définir.

Il est, avant tout, doué d’une pédagogie qu’il met au service de l’enseignement dans les espaces de l’Université de Provence (1968-1984). À Aix, il a formé nombre d’étudiants, y compris et même, surtout, sur le terrain, lors de la fouille de la Maison au Dauphin à Vaison-la-Romaine (avec une publication exemplaire enchaînant pièces archéologiques justificatives, interprétation de ces données et extrapolation sur l’histoire de la ville), sur l’oppidum de Taradeau (dominant des vignobles …), et à Fréjus où il met en évidence le camp de la Flotte (le mot est mal choisi …). Toute sa vie, il accompagne ses étudiants, se préoccupe de leur devenir ; beaucoup sont devenus des amis.

Quand il en vient à occuper la place de Camille Jullian, sur la chaire d’Antiquités Nationales, le Collège de France (1985-2010 : ses cours sont consultables sur le site) ne transforme pas ses préoccupations humaines mais libère ses bouillonnements d’idées sur les Gaules, sur César, sur le bouleversement des sociétés antiques qui se percutent et que le XIXe siècle avait réduit à des clichés baignés dans un nationalisme en recherche de construction. Il se met aux côtés d’une Gaule chevelue qui, pour exister face aux écrits convenus du chef de guerre, doit imposer ses découvertes de vestiges et ses mobiliers archéologiques. En quête d’une Histoire qui tend vers l’objectivité, il transmet les résultats de ses recherches profondément novatrices dans différentes publications scientifiques avec un style à nul autre pareil et qui mêle aux démonstrations limpides un vocabulaire de tous les jours : c’est le plaisir de lire des textes savants, avec délectation ! C’est le sésame pour captiver et rallier au savoir. Mais il a également le don de transcrire l’ambiance de ses avancées en connaissances dans des romans historiques à intrigues sous la Rome impériale (2000, 2004 et 2011). Il est à l’aise dans ces exercices de style car il est conduit par la conviction de voir juste et d’être dans la bonne voie en utilisant différentes formes d’expression. Il se régale à générer la publication d’un faux (L’Archéologue, juillet-août 1996, Lettre de Caius à Lucius) pour proclamer le vrai !

Comme il a vu juste dans ses premiers travaux, sur Bolsena. Il est membre de l’École Française de Rome (1965-1968) et son ouvrage sur la sigillée italique qui, basé sur la stratigraphie, lui permet de dresser une typo-chronologie (1968), reste incontournable tant pour l’histoire des recherches que pour la chronologie ; parallèlement est publiée une étude sur la production moulée puis d’autres encore sur cette vaisselle (1971 et 1980). Sans oublier son classement de la céramique à engobe interne rouge pompéien (1970) ni le regard qu’il porte sur les coupes de type Sarius (1968) ou encore ses deux articles successifs sur les productions de céramique à pâte grise kaolinitique des environs de Vaison-la-Romaine (1977 et 1978).

Sur tous ces sujets, il doit prendre du recul et abandonner, au bord du chemin professionnel qu’il emprunte – jalonné d’enseignements, de recherches et de responsabilités – de nombreux tessons ; mais il n’y a aucun doute, ceux-ci lui restent chers.

La question se pose : pourquoi s’être impliqué, au départ, dans le domaine céramique ? Pourquoi y être resté attentif par la suite, tout au long de sa vie ? Probablement parce qu’aucun site archéologique, aucune écriture de l’Histoire ne peuvent se comprendre ni s’élaborer sans les informations précises et précieuses que procurent les études céramiques en de multiples domaines ; des indications toujours largement perfectibles.

Lucien Rivet


Bibliographie céramique :

– 1968 : La céramique arétine lisse, Fouilles de l’École Française de Rome à Bolsena (Poggio Moscini), IV, (1962-1967), École Française de Rome (Publications de l’École française de Rome, 6-4).
– 1968 : Céramique arétine à reliefs de Bolsena, Mélanges d’archéologie et d’histoire, 80, 1, p. 167-200.
– 1968 : Un nouveau vase de L. Sarius Surus, Mélanges d’archéologie et d’histoire, 80, 2, p. 527-545.
– 1970 : Note sur la céramique à engobe interne rouge-pompéien («Pompejanisch-Roten Platten»), Mélanges d’archéologie et d’histoire, 82, 1, p. 159-186.
– 1971 : La céramique arétine : nouvelles données, Études classiques, p. 181-204.
– 1977 : Note sur la céramique commune grise gallo-romaine de Vaison-la-Romaine, Revue archéologiquee de Narbonnaise, 10, p. 153-169.
– 1978 : (avec René Gras) : La céramique grise gallo-romaine. Note complémentaire, Revue archéologique de Narbonnaise, 11, p. 195-212.
– 1979 : Les Fouilles de la Maison au Dauphin : recherches sur la romanisation de Vaison-la-Romaine, Paris : Ed. du CNRS , 1979 (Gallia, suppl. 37), 2 vol.
– 1980 : La céramique arétine, dans Céramiques hellénistiques et romaines, Tome 1, Besançon : Université de Franche-Comté, p. 123-134 (Annales littéraires de l’Université de Besançon, 242).

Bibliographie littéraire

– 2000 : Le voyage de Marcus, Paris, Actes Sud-Errance (édition poche : Babel, 2005).
– 2004 : L’enquête de Lucius Valérius Priscus, Paris, Actes Sud-Errance, 2004 (Prix du Roman Historique, Blois, 2005).
– 2011 : Le procès de Valérius Asiaticus, Paris, Actes Sud-Errance.